Le Souffre-douleur by Agatha Christie

Le Souffre-douleur by Agatha Christie

Auteur:Agatha Christie
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Le Masque
Publié: 2017-09-15T00:00:00+00:00


Dix minutes après, il répétait le même scénario auprès de Mlle Cole, la peu amène patronne du Mitre, établissement situé à deux pas de la gare et qui affichait moins de prétention dans son aspect et dans ses prix.

– Il y a un client qui est sorti tard, ce soir-là, si je me souviens bien, et qui est rentré vers minuit et demi. Une habitude qu’il avait, de se promener comme ça à point d’heure. Il l’avait déjà fait précédemment une ou deux fois. Comment s’appelait-il, déjà ? Je l’ai pourtant sur le bout de la langue.

Elle feuilleta les pages d’un énorme registre.

– Voyons voir… le 19, le 20, le 21, le 22. Voilà, j’y suis. Naylor, le capitaine Humphrey Naylor.

– Il était déjà descendu chez vous ? Vous le connaissez bien ?

– Une seule fois, répondit Mlle Cole, environ quinze jours plus tôt. Là aussi, il était sorti le soir, je me souviens.

– Il était venu pour jouer au golf ?

– Je suppose. C’est ce qui attire la plupart des messieurs, ici.

– Tout à fait, dit Poirot. Eh bien, mademoiselle, je vous remercie infiniment et vous souhaite une bonne journée.

Perdu dans ses pensées, il reprit le chemin de Mon Repos. Une ou deux fois, il tira de sa poche quelque chose qu’il regarda.

– Il faut s’y résoudre, se murmura-t-il à lui-même. Et le faire sitôt que l’occasion s’en présentera.

Son premier soin, quand il réintégra la maison, fut de demander à Parsons où il pouvait trouver Mlle Margrave. Dans le petit bureau, lui fut-il répondu, en train de mettre à jour la correspondance de lady Astwell – information qui sembla le satisfaire pleinement.

Il trouva le petit bureau sans difficulté. Occupée à écrire, Lily Margrave était assise à sa table de travail près de la fenêtre. À part elle, la pièce était vide. Poirot referma soigneusement la porte derrière lui.

– Puis-je avoir une minute de votre temps, mademoiselle, je vous prie ?

– Bien entendu.

Lily Margrave mit de côté les papiers qu’elle avait devant elle et se tourna vers lui :

– En quoi puis-je vous être utile ?

– Le soir du drame, mademoiselle, je crois avoir compris que quand lady Astwell est allée rejoindre son mari, vous êtes montée vous coucher tout de suite. Est-ce bien exact ?

Lily Margrave confirma de la tête.

– Vous ne seriez pas redescendue, par hasard ?

Signe négatif.

– Vous avez affirmé n’avoir pas mis les pieds dans la salle de la tour de toute la soirée, je crois ?

– Je ne me rappelle pas l’avoir dit, mais c’est tout à fait exact. Je ne suis pas allée dans la salle de la tour ce soir-là.

Poirot arqua les sourcils.

– C’est curieux, murmura-t-il.

– Qu’entendez-vous par là ?

– Vraiment curieux. Comment, en ce cas, expliquez-vous ceci ?

Il sortit de sa poche le petit morceau de mousseline verte maculée de sang et le montra à la jeune fille.

Elle ne changea pas d’expression, mais il sentit, plutôt qu’il n’entendit, sa respiration devenir plus saccadée.

– Je ne comprends pas, monsieur Poirot.

– Si je ne m’abuse, vous portiez une robe de mousseline verte au moment des faits, mademoiselle.



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